Refondre un site web est une étape clé dans la vie d’une entreprise. On y voit souvent l’opportunité de moderniser son image, d’améliorer l’ergonomie ou de mieux convertir… mais trop souvent, le référencement naturel passe au second plan. Et les conséquences peuvent être brutales : chute de trafic, désindexation de pages clés, perte de positionnements acquis parfois depuis des années.
Une refonte ne doit jamais être menée sans une vraie réflexion SEO. Car ce qui ne se voit pas — structure des URLs, redirections, maillage interne, balises techniques — joue un rôle déterminant dans la performance du site après la mise en ligne.
Pour éviter les erreurs SEO les plus fréquentes (et les plus coûteuses), voici les 5 points à surveiller de près avant, pendant et après une refonte

Erreur SEO #1 : Oublier les redirections 301 ?

C’est de loin l’erreur la plus fréquente… et la plus destructrice. Lors d’une refonte, il est courant que les URLs changent : nouvelles structures, suppression de pages obsolètes, renommage de sections. Or, sans redirection 301 correctement mise en place, Google et les visiteurs se retrouvent face à des erreurs 404. Résultat : perte de trafic, désindexation, déperdition du « jus » SEO accumulé par les anciennes pages. C’est un point que toute agence SEO sérieuse intègre systématiquement dans sa méthodologie, car une redirection oubliée peut suffire à faire plonger tout un site dans les SERP

Les redirections 301 permettent d’indiquer aux moteurs de recherche que l’ancienne page a été déplacée de manière permanente vers une nouvelle adresse. Elles transmettent la majorité de l’autorité SEO de l’ancienne URL vers la nouvelle, à condition d’être bien configurées.

Quelques bonnes pratiques essentielles :

  • Cartographier l’ensemble des URLs existantes avant la refonte (pages actives et indexées).
  • Établir une correspondance précise entre chaque ancienne URL et sa nouvelle version (éviter les redirections vers la page d’accueil).
  • Gérer les redirections dans le serveur web (Apache, Nginx) ou via le CMS si fiable, mais toujours avec un suivi.
  • Tester les redirections après mise en ligne, et corriger les oublis ou erreurs détectées dans la Google Search Console.

Ignorer cette étape revient à effacer l’historique SEO de votre site. Et contrairement à ce que l’on croit, ce n’est pas un détail technique : c’est un point de rupture stratégique.

Erreur SEO #2 : Modifier l’arborescence sans penser SEO

Une refonte est souvent l’occasion de revoir la structure du site : menu repensé, regroupement de pages, simplification des parcours. C’est une bonne chose… à condition que l’arborescence reste cohérente d’un point de vue SEO. Car derrière chaque page, il y a un positionnement, des requêtes ciblées, du contenu indexé, et souvent des liens entrants.

Repenser l’arborescence sans audit préalable revient à supprimer ou reléguer des pages qui généraient du trafic qualifié. Or, certaines pages — même discrètes dans le menu — captent des expressions clés ou apportent de la valeur au maillage interne.

Quelques pièges fréquents à éviter :

  • Supprimer des pages sans vérifier leur performance SEO (trafic, backlinks, positionnement).
  • Réorganiser les silos thématiques sans maintenir une logique de maillage interne optimisé.
  • Ajouter des niveaux inutiles dans l’URL (ex. : /nouveau-menu/categorie/page/), qui diluent la lisibilité et le crawl.
  • Oublier de prioriser les pages à fort potentiel SEO dans la nouvelle hiérarchie (homepage, pages de catégorie, landing pages).

L’arborescence doit être pensée à la fois pour l’utilisateur et pour les moteurs. Elle structure le site, oriente le budget crawl de Google, et influence le passage du PageRank interne. Une mauvaise hiérarchie peut suffire à faire reculer tout un site dans les résultats.

Erreur SEO #3 : Ne pas auditer l’existant avant de tout changer

C’est l’une des erreurs les plus sous-estimées : lancer une refonte sans avoir pris le temps de comprendre ce qui fonctionne déjà. Trop souvent, on repart d’une page blanche en pensant « moderniser », sans s’appuyer sur les données réelles du site actuel. Le risque est simple : supprimer des pages qui performent, casser des liens internes efficaces, ou perdre des contenus bien positionnés.

Avant toute refonte, un audit SEO complet est indispensable. Il permet d’identifier les éléments à conserver, ceux à optimiser, et ceux à supprimer en connaissance de cause. Un bon audit doit couvrir plusieurs axes :

  • Analyse des pages indexées (Google Search Console, site:nomdedomaine.com) pour connaître le périmètre réel visible par Google.
  • Évaluation du trafic par URL (Google Analytics, Matomo) pour savoir quelles pages génèrent du trafic organique.
  • Analyse de performance SEO (via SEMrush, Ahrefs, etc.) pour repérer les pages bien positionnées, les mots-clés associés et les backlinks.
  • Étude du maillage interne : quelles pages soutiennent les autres ? Où passe le PageRank ?
  • Cartographie des erreurs existantes : pages 404, problèmes de canonicals, contenus dupliqués.

Sans cette base, les décisions de refonte sont prises à l’aveugle. Et dans bien des cas, ce sont les pages les plus rentables qui disparaissent en premier.

Erreur SEO #4 : Réécrire ou migrer sans conserver les balises SEO

Une refonte s’accompagne souvent d’une mise à jour des contenus : nouveaux textes, nouveau CMS, nouveau template. Mais dans le processus, on oublie parfois un élément crucial : les balises SEO existantes. Résultat : des pages qui avaient été optimisées perdent soudainement tout leur contexte sémantique et repartent de zéro dans les résultats de recherche.

Les balises les plus touchées sont souvent :

  • Les balises <title>, essentielles pour le positionnement.
  • Les meta descriptions, qui influencent le taux de clic dans les SERP.
  • Les balises H1 à H3, qui structurent le contenu et aident Google à comprendre le sujet principal.
  • Les attributs alt des images, souvent négligés dans les nouvelles intégrations.
  • Les balises canonical, parfois effacées ou mal reprises lors de la migration.

Ce type d’erreur a des conséquences directes : perte de pertinence sur les mots-clés ciblés, baisse du taux de clic, confusion pour les moteurs.

Avant toute mise en ligne, il est donc essentiel de :

  • Exporter toutes les balises importantes du site actuel.
  • S’assurer qu’elles sont conservées ou améliorées sur les nouvelles pages.
  • Vérifier qu’aucune balise par défaut (type “Page d’accueil – Nom du site”) ne remplace un contenu stratégique.

Chaque page conserve sa valeur SEO grâce à ses balises. Les oublier, c’est effacer une partie de son historique de positionnement.

Erreur SEO #5 : Laisser la préproduction accessible à Google

C’est une erreur aussi fréquente que silencieuse. Pendant les phases de développement, le site en refonte est généralement hébergé sur un environnement de préproduction, souvent accessible via une URL de type preprod.monsite.fr ou nomdedomaine.com/staging/. Problème : si cet environnement n’est pas bloqué à l’indexation, Google peut commencer à le crawler… et même à l’indexer.

Conséquences :

  • Contenu dupliqué visible dans les SERP (version de test vs version live).
  • Dilution du PageRank si des liens internes pointent vers l’environnement de préprod.
  • Confusion dans les signaux envoyés à Google, notamment sur la version canonique à privilégier.
  • Risque de voir la version de test remonter temporairement dans les résultats, à la place du site officiel.

Pour éviter ça, quelques réflexes simples :

  • Bloquer l’environnement de préproduction via le fichier robots.txt (Disallow: /),
  • Ajouter une balise noindex sur toutes les pages du staging,
  • Protéger l’accès par authentification HTTP ou IP whitelist,
  • Vérifier avant la mise en ligne que rien n’est indexé (commande site:preprod.monsite.fr).

Ce type d’erreur n’a rien de technique complexe : elle vient souvent d’un oubli. Mais elle peut parasiter durablement l’indexation du site final, avec des effets difficiles à rattraper une fois que les moteurs ont commencé à s’y intéresser.

Une refonte de site web, mal maîtrisée sur le plan SEO, peut anéantir des années de travail en quelques jours. Et les erreurs que l’on voit le plus souvent ne sont pas liées à des choix techniques complexes, mais à des oublis simples, évitables, qui auraient pu être anticipés avec un minimum de méthode.
Redirections absentes, arborescence remaniée sans réflexion, balises perdues, préprod visible dans les résultats… Chaque point abordé dans cet article peut, à lui seul, provoquer une chute de visibilité organique. Ensemble, ils forment un risque structurel majeur pour la performance du site après la mise en ligne.
Le référencement ne doit pas être un ajout à la fin du projet. Il doit accompagner la refonte dès les premières étapes, comme un fil conducteur, pas comme un patch correctif. Il doit accompagner la refonte dès les premières étapes, comme un fil conducteur, pas comme un patch correctif. Que vous travailliez avec une agence SEO ou un consultant SEO, l’essentiel est d’intégrer le référencement au cœur de votre démarche, pas après coup.